L’Europe s’inquiète de l’activisme, dans la prise de contrôle de sociétés européennes, de fonds dits « fonds souverains » c’est à dite contrôlés par des états. La question est déjà posée de la protection de groupes européens d’intérêts non-européennes, étant donné la puissance financière croissante des sociétés de pays émergeants (rappelons-nous de la prise de contrôle de Arcelor par Mittal). Mais le fait nouveau est l’apparition de sociétés ou fonds contrôlés par les Etats. Il ne s’agit plus alors d’opérations purement économiques, mais de visées qui peuvent être politiques.
Sont déjà actifs entre autres, le fond de pension du gouvernement norvégien, qui gère 300 milliards de $, celui de Dubaï ou Gazmpom pour la Russie. Mais c’est surtout la Chine qui inquiète : Elle dispose de 1200 milliards de $ de réserves de changes et a décidé d’acquérir des entreprises. Pékin a annoncé qu’un fond public consacrait 300 milliards de $ chaque année en investissements à l’étranger. Pour préciser les ordres de grandeur : avec 300 milliards par an la chine pourrait s’offrir en cinq ans l’ensemble des entreprises françaises du CAC 40.
L’Europe s’en préoccupe : Pour Angela Merkel, je cite « La question est de savoir si la prise de participation d’un fond doté de capitaux publics n’est pas liée à la volonté d’exercer une influence politique ». Peter Mendelson commissaire européen au commerce, pourtant très libéral, envisage de créer une « golden schare européenne», c’est à dire une action privilégiée qui permettrait à l’Europe de s’opposer aux prises de contrôle d’entreprises jugées stratégiques.