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Diffusé le 8 octobre 2012
La zone euro est toujours sous la pression des marchés financiers. Elle va mieux depuis que la Banque Centrale Européenne a décidé de venir en aide à l’Italie et l’Espagne. La BCE va acheter de façon illimitée la dette des Etats sur le marché secondaire pour éviter une hausse des taux d’intérêts exigée par les marchés. Par ailleurs les outils nécessaires pour coordonner les économies et les budgets nationaux, pour assurer une meilleure gouvernance de la zone euro, sont en train de se mettre en place.
Les Européens abordent un autre grand chantier : celui de l’Union bancaire.
Actuellement les Etats et leurs banques sont liés dans un cercle vicieux. Les Etats trop endettés comptent sur leurs banques nationales pour leur prêter de l’argent. Mais celles-ci, gavées de dettes souveraines, sont en difficultés. Et ce sont les Etats qui sont appelés pour les renflouer, ce qui aggrave leur endettement. Il faut sortir de ce face à face entre chaque Etat et ses banques nationales en mettant en place une régulation européenne, au minimum dans la zone euro.
Tout d’abord il s’agit d’assurer le contrôle des banques. Il existe une agence européenne de surveillance des banques : l’Agence bancaire européenne, ABE, basée à Londres. Mais ce n’est qu’un organisme de coordination des régulateurs nationaux. Ce système n’est pas efficace comme l’a montré la crise des banques espagnoles. Les autorités espagnoles ont voulu protéger leurs banques et n’ont pas dénoncé leurs difficultés. Ce sera à l’avenir la Banque centrale européenne qui surveillera les banques de la zone Euro. L’ABE continuera à veiller à l’application de la réglementation bancaire, mais, dans la zone euro, la BCE aura le pouvoir d’accorder les licences bancaires, d’enquêter au sein des banques, de leur imposer des restructurations.
L’Union bancaire, c’est aussi mettre en place une garantie des dépôts des particuliers au niveau européen. Cela évitera en outre, qu’en cas de difficulté dans une banque, les capitaux ne prennent la fuite d’un pays à l’autre.
Enfin il faut faire en sorte que les Etats, et donc les contribuables, ne supportent plus le poids du sauvetage des banques en difficultés. Les banques vivent internationalement, mais meurent nationalement. Un mécanisme de résolution des faillites bancaires européennes va être mis en œuvre par un fonds unique européen, alimenté par le système bancaire.
L’Union bancaire dans la zone Euro, c'est la mise en place d’un contrôle étroit du système bancaire, par une autorité supranationale indépendante. C’est la contrepartie nécessaire aux aides aux banques que pourra apporter le Mécanisme européen de stabilité financière. C’est une réponse nécessaire à la crise. Son principe en est décidé. Sa mise en œuvre se fera progressivement.
Il s’agit d’une nouvelle politique commune européenne, d’un pas important vers l’intégration économique et la solidarité des pays de la zone euro.