Avril 2013.
En novembre 2012, l’Agence spatiale européenne (ESA) a fixé son budget et son programme de développement. 10 milliards d’euros sur 3 ans seront apportés par, principalement, la France, l’Allemagne, l’Italie et 17 autres pays, y compris pour la première fois, la Grande-Bretagne et le Canada.
· Le lanceur vedette Ariane V sera modernisé pour voler en 2017.
· Un nouveau lanceur, plus léger, plus modulable et moins coûteux, Ariane VI, sera développé pour être tancé en 2021.
· L’ESA continuera à soutenir la Station spatiale internationale en la ravitaillant avec son cargo spatial ATV.
· Elle fournira le module de services du vaisseau spatial américain Orion, qui servira à envoyer des hommes sur la lune en 2020.
· Un accord avec la Russie permettra de poursuivre le programme ExoMars qui enverra une première sonde en 2016. Une deuxième sonde en 2018, prélèvera sur Mars des échantillons et les ramènera sur terre.
Par ailleurs, l’Union européenne poursuit les programmes Galiléo et GMES. Le premier constitue le système européen de géolocalisation. Il vient de franchir une étape technique importante, avec sa première localisation avec 4 satellites. Ses premiers services seront opérationnels en 2014. Le GMES est un programme d’observation des eaux, de la terre et de l’environnement aérien, qui sera prêt en 2014.
Ces programmes permettent à l’Europe de maintenir sa place dans la recherche et l’industrie spatiale. Mais L’Europe consacre à l’espace un budget 8 fois inférieur à celui des Américains. Les Russes renforcent leurs moyens et de nouveaux acteurs apparaissent dans le monde. La Chine investit autant que l’Europe dans les technologies spatiales et fait progresser son budget de 12% par an. L’Inde et le Brésil ont aussi des ambitions.
Dans le domaine des lanceurs, l’Europe domine le marché avec Ariane : 50% des lancements de satellites commerciaux, plus de 50 tirs réussis en 10 ans. Son concurrent direct est la fusée russe Proton. Mais les concurrents investissent : les Américains avec Space-X, la Chine avec la fusée Longue-marche.
Galileo, le système de géolocalisation européen a démarré avec difficultés. Pendant ce temps, les systèmes concurrents progressent : les Etats-Unis ont décidé d’investir dans leur GPS de 3e génération, la Russie achève Glonass et la Chine lance Compass.
En ce qui concerne le développement de nouvelles technologies spatiales, Barak Obama a fait un choix décisif en 2010. En abandonnant le coûteux programme de retour sur la lune Constellation, décidé par George Bush, il a dégagé des moyens importants pour l’innovation. La Nasa a désormais pour objectif le développement de modules automatiques, d’un nouveau lanceur lourd et d’une capsule pour vols habités.
Dans le domaine des vols habités, les Américains sont en panne dans l’attente de leur nouveau lanceur. Les Chinois progressent rapidement. Ils ont envoyé des hommes en orbite en 2003, puis en 2005 et 2008. Au milieu de la décennie la Chine disposera probablement de sa station spatiale et des vecteurs capables d’y apporter fret et équipages.
Officiellement l’Europe n’a pas renoncé aux vols habités. Mais cela ne figure pas dans ses priorités. Elle privilégiera dans ce domaine la coopération avec les Russes et les Américains.
L’Europe de l’espace n’a pas de projet spectaculaire, mais se maintient dans la course mondiale aux technologies et aux industries de demain.