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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 16:28

Ecouter la chronique

 

Avril 2013.  

En novembre 2012, l’Agence spatiale européenne (ESA) a fixé son budget et son programme de développement. 10 milliards d’euros sur 3 ans seront apportés par, principalement, la France, l’Allemagne, l’Italie et 17 autres pays, y compris pour la première fois, la Grande-Bretagne et le Canada.

·         Le lanceur vedette  Ariane V sera modernisé pour voler en 2017.

·         Un nouveau lanceur, plus léger, plus modulable et moins coûteux, Ariane VI, sera développé pour être tancé en 2021.

·         L’ESA continuera à soutenir la Station spatiale internationale en la ravitaillant avec son cargo spatial ATV.

·         Elle fournira le module de services du vaisseau spatial américain Orion, qui servira à envoyer des hommes sur la lune en 2020.

·         Un accord avec la Russie permettra de poursuivre le programme ExoMars qui enverra une première sonde en 2016. Une deuxième sonde en 2018, prélèvera sur Mars des échantillons et les ramènera sur terre.

 

Par ailleurs, l’Union européenne poursuit les programmes Galiléo et GMES. Le premier constitue le système européen de géolocalisation. Il vient de franchir une étape technique importante, avec sa première localisation avec 4 satellites. Ses premiers services seront opérationnels en 2014. Le GMES est un programme d’observation des eaux, de la terre et de l’environnement aérien, qui sera prêt en 2014.

 

Ces programmes permettent à l’Europe de maintenir sa place dans la recherche et l’industrie spatiale. Mais L’Europe consacre à l’espace un budget 8 fois inférieur à celui des Américains. Les Russes renforcent leurs moyens et de nouveaux acteurs apparaissent dans le monde. La Chine investit autant que l’Europe dans les technologies spatiales et fait progresser son budget de 12% par an. L’Inde et le Brésil ont aussi des ambitions.

 

Dans le domaine des lanceurs, l’Europe domine le marché avec Ariane : 50% des lancements de satellites commerciaux, plus de 50 tirs réussis en 10 ans. Son concurrent direct est la fusée russe Proton. Mais les concurrents investissent : les Américains avec Space-X, la Chine avec la fusée Longue-marche.

 

Galileo, le système de géolocalisation européen a démarré avec difficultés. Pendant ce temps, les systèmes concurrents progressent : les Etats-Unis ont décidé d’investir dans leur GPS de 3e génération, la Russie achève Glonass et la Chine lance Compass.

 

En ce qui concerne le développement de nouvelles technologies spatiales, Barak Obama a fait un choix décisif en 2010. En abandonnant le coûteux programme de retour sur la lune Constellation, décidé par George Bush, il a dégagé des moyens importants pour l’innovation. La Nasa a désormais pour objectif le développement de modules automatiques, d’un nouveau lanceur lourd et d’une capsule pour vols habités.

 

Dans le domaine des vols habités, les Américains sont en panne dans l’attente de leur nouveau lanceur. Les Chinois progressent rapidement. Ils ont envoyé des hommes en orbite en 2003, puis en 2005 et 2008. Au milieu de la décennie la Chine disposera probablement de sa station spatiale et des vecteurs capables d’y apporter fret et équipages.

 

Officiellement l’Europe n’a pas renoncé aux vols habités. Mais cela ne figure pas dans ses priorités. Elle privilégiera dans ce domaine la coopération avec les Russes et les Américains.

 

L’Europe de l’espace n’a pas de projet spectaculaire, mais se maintient dans la course mondiale aux technologies et aux industries de demain.

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 15:54

Ecouter la Chronique

3 décembre 2012.  

L’industrie européenne est encore forte, mais perd du terrain dans la compétition mondiale. Elle est plus puissante que celle des Etats-Unis, tant en production totale, qu’en poids dans les échanges mondiaux. L’excédent commercial hors énergie de la zone euro a doublé en 10 ans. Mais la part de l’industrie dans le PIB européen est passée de 19% en 2000 à 16% en 2012.

Un aspect du rapport Gallois sur la compétitivité de l’industrie française est passé inaperçu du grand public. C’est son chapitre intitulé « Pour une politique industrielle européenne »

 

Louis Gallois y fait un certain nombre de constats :

·         Il juge très risqué pour l’indépendance de l’Europe, qu’elle n’ait, ni politique de l’énergie, ni politique pour les matières premières. Il faut notamment que la transition énergétique en Europe soit gérée de manière cohérente.

·         En matière de recherche, le prochain programme de recherche européen, pour la période 2014-2020 est en augmentation par rapport à la période précédente. Il atteindra 80 milliards d’euros. Louis Gallois propose que de nouveaux grands programmes soient lancés à l’image de Galileo, ou de la nouvelle fusée Ariane V ME. Il recommande que les capacités d’investissements en recherche européenne soient doublées, en développant rapidement les « projects bonds » 

·         Une critique majeure des politiques européennes porte sur la politique de la concurrence. L’Union privilégie la lutte contre les monopoles au détriment de la politique industrielle. Elle privilégie le consommateur au détriment du producteur. La mondialisation et la concurrence mondiale nécessitent que la politique de la concurrence soit réformée et  mise au service de l’industrie en n’empêchant plus l’organisation d’une industrie européenne compétitive.

·         La politique commerciale extérieure doit être réformée. L’Europe doit imposer de manière beaucoup plus résolue à ses partenaires commerciaux la réciprocité en matières d’accès aux marchés publics, de prises de contrôle d’entreprises ou de respect de la propriètè intellectuelle. Elle doit imposer, pour l’accés à son marché intérieur, le respect de ses normes et celui des grandes conventions internationales sociales et environnementales.

·         Enfin, l’euro doit être ramené de  son cours actuel de 1,3$ à un niveau de 1,15 à 1,20$. Un euro fort pénalise les pays moins compétitifs et crée une inégalité entre les pays européens dans la compétition mondiale. L’Eurogroupe doit prendre position sur les questions de change, ce qu’il n’a jamais fait.

 

Ces propositions rejoignent celles de Think-tank européens comme Confrontations Europe ou la fondation Robert Schuman. La Commission commence à les entendre. Le concept de politique industrielle a été introduit dans le Traité de Lisbonne. L’Europe renforce son marché intérieur. La Commission propose comme objectif de faire passer la part de l’industrie dans le PIB de l’Union de 16% actuellement à 20% en 2020.

 

Mais les pays européens sont désunis. Ils hésitent à mettre en place des politiques volontaristes en matières de recherche et d’énergie. Ils préfèrent se faire concurrence sur les marchés internationaux plutôt que d’avoir de vraies politiques extérieures énergétiques, politiques de change et politiques industrielles.

 

La zone euro est en train de s’organiser. Elle met en place de nouveaux outils pour coordonner ses économies. C’est peut-être à ce niveau qu’il faut concevoir des politiques économiques capables de rendre sa place à l’industrie européenne.

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 11:48

Ecouter la chronique: link

 

Encore récemment, on a cru à une division durable du travail entre les pays développés et les pays en développement : aux premiers la finance, les services et la conception des produits ; aux seconds la fabrication. Notre économie serait tertiaire. Elle aurait toujours un temps d’avance sur les pays en développement dans la technologie. Nous pouvions sans danger, délocaliser nos productions et abandonner notre industrie aux pays à bas coûts de main d’œuvre.

 

Le réveil a été brutal lorsque l’on a constaté que les transferts de technologies consentis aux pays en développement et leurs très rapides efforts de recherche en ont fait des concurrents. La Corée emporte des marchés de centrales nucléaires, le TGV chinois se développe plus vite que le TGV français.

S’y ajoutent des politiques industrielles efficaces notamment de la Chine : transferts de technologies imposés aux industriels étrangers, acquisitions d’entreprises possédant des savoir-faire stratégiques, investissements destinés à s’assurer des approvisionnements énergétiques et en matières premières, restrictions aux exportations de matériaux industriels rares. La Chine y ajoute tous les moyens du protectionnisme commercial : une monnaie, le Yuan, sous-évaluée de 30 à 35 %, le non respect de la propriété intellectuelle, des obstacles réglementaires aux investissements étrangers, des subventions et des financements aux entreprises par les banques d’Etat. Derrière la Chine, progressent l’Inde, le Brésil et toute une série de nouveaux pays émergents.

 

Le résultat en est que l’Europe perd ses emplois industriels. En 10 ans la part de l’industrie dans le PIB de l’UE est passée de 21% à 18%. Une réalité s’impose : on ne peut conserver un savoir-faire que s’il est durablement ancré dans un appareil de production ; on ne reste attractif que si l’on continue à fabriquer sur place. Les appels des milieux industriels se sont multipliés pour que l’Europe se dote d’une politique industrielle. 50 dirigeants des plus grands groupes européens en 2010 poussaient un cri d’alarme : les Etats-Unis et l’Europe perdront leur suprématie scientifique et technologique au profit de l’Asie. La capacité de l’Europe à fournir des emplois de qualité est menacée. 

 

La Commission Européenne a présenté en octobre 2010 « 10 actions-clés pour la compétitivité industrielle européenne », mais hélas, sans réelles innovations dans les politiques de l’Union.

·   L’Europe ne favorise pas la concentration de ses entreprises. Au contraire, la politique de la concurrence, dans son souci de protéger le consommateur, souvent les interdit.

·   L’Europe ne se donne pas les moyens d’investir : son budget est insuffisant pour créer des réseaux énergétiques, aider l’innovation et la formation supérieure, réaliser de grands projets (Galileo peine à être financé)

·   L’Europe n’a pas de politique de change face aux monnaies sous-évaluées.

·   L’Europe ne se donne pas les moyens de se protéger : pas de politique commune d’approvisionnement énergétique ; des mécanismes insuffisants contre le commerce déloyal et les subventions aux exportations des pays tiers ;  pas de protection des secteurs stratégiques contre les prises de contrôles, comme l’a montré la récente OPA chinoise sur Draca, fabricant néerlandais de fibres optiques technologiques.

 

La France demande que l’Union européenne sorte de sa naïveté et applique une politique de réciprocité dans les échanges, qu’elle applique les mêmes mesures de protection de son industrie que ses concurrents américains ou asiatiques.

L’idée avance. Mais il faudrait, pour parvenir à une véritable politique industrielle, que cessent les désaccords traditionnels entre d’une part les pays européens partisans du libéralisme commercial, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède et d’autre part les pays industriels Italie, France, Espagne Pologne. 

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5 octobre 2006 4 05 /10 /octobre /2006 11:53

Début septembre la banque d’état russe Vnechtorgbank a fait l’acquisition surprise de 5% des actions d’EADS (actionnaire majoritaire d’Airbus)

Un conseiller de Vladimir Poutine a affirmé que son pays souhaite monter au-delà dans le capital du groupe et vise l’obtention d’une minorité de blocage. La Russie chercherait à influencer la politique du groupe en obtenant un siège d’administrateur.

Le Conseil d’administration unanime a mis en garde les russes contre cette intention Le ministre français de l’économie a affirmé qu’il n’est pas question de modifier le pacte d’actionnaire qui assure le contrôle de l’entre prise par les partenaires français et allemands. L’état allemand envisage de prendre une participation dans l’entreprise.

L’affaire provoque des réactions politiques comme celle d’Alain Lamassoure « Il doit être clair que l’entreprise symbole et phare de l’industrie aérospatiale, civile et militaire européenne a vocation a rester sous contrôle total d’acteurs appartenant à l’Union. »

Cette acquisition fait suite la candidature de rachat par Gazprom du britannique Centrica, contrecarrée par les anglais, et aux fiançailles du sidérurgiste Seversal avec Arcelor avant son rachat par Mittal.

L’Etat russe investit ses excédents pétroliers et gaziers dans l’achat d’entreprises dans des domaines stratégiques : énergie, aéronautique, pour des raisons qui, sous couverts d’opération industrielles, sont politiques.

Nous avons parlé le mois dernier d’Arcelor, racheté par Mittal et d’Euronext en cours de fusion avec le New York Stock Exchange. L’entrée des russes dans EADS pose une nouvelle fois la question de la capacité de l’Europe à garder le contrôle de ses entreprises dans les secteurs plus ou moins stratégiques.

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14 septembre 2006 4 14 /09 /septembre /2006 13:33

Deux cas récents de prise de contrôle de groupes européens par des intérêts extérieurs : Arcelor, racheté par l’indien Mittal, Euronext.qui est en train de fusionner avec le New York Stock Exchange.

 

Deux problèmes

·       Arcelor est le deuxième sidérurgiste mondial, issu de la restructuration de la sidérurgie européenne qui a nécessité en son temps l’injection de fonds publics importants.

·       Quand à Euronext, il s’agit de la société qui gère les transactions des bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne. Le rapprochement avec Le NYSE a été préférée par les actionnaires d’Euronext à une fusion avec Bourse de Francfort qui aurait permit la création d’un groupe européen. Ce rapprochement fait craindre que les sociétés cotées à Paris se retrouvent un jour dans l’obligation d’obéir à la réglementation américaine.

Dans les deux cas les politiques se sont émus mais sont restés impuissants, les décisions revenant aux actionnaires.

Ces cas ne sont pas isolés Nous pouvons y ajouter :

-                 dans le domaine de l’énergie les appétits de Gazprom pour les distributeurs de gaz européens

-                 et, tout récemment l’acquisition surprise de 5% d’EADS (actionnaire majoritaire d’Airbus) par la banque d’état russe Vnechtorgbank, pour le compte du consortium d’état : Consortium aéronautique unifié

 

L’Europe, contrairement aux Etats Unis ou à la Chine, ne protège pas ses entreprises. Elle n’a pas définit les secteurs stratégiques où c’est nécessaire. Ses politique de la concurrence ou anti-OPA ne font pas la différence entre entreprises européennes et non européennes. L’Europe n’a pas de politique industrielle.

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3 novembre 2005 4 03 /11 /novembre /2005 12:25

REACH est un sigle qui veut dire : Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques. C’est un très important projet de règlement Européen

 

Il y a dans les produits que nous utilisons quotidiennement (vêtements, produits de nettoyage, cosmétiques, meubles, jouets …) quantité de substances chimiques. Une législation existe depuis 1981 mais qui est totalement inefficace.

Les substances chimiques sont à l’origine de

·       30% des maladies professionnelles

·       63% de l’augmentation des cancers en France

99 % des substances ne font l’objet d’aucune évaluation des risques qu’elles comportent pour la santé

Selon la Commission, REACH pourrait éviter 4000 morts par an.

 

Le projet consiste à répertorier 30 000substances chimiques, à imposer aux industriels de déclarer celles qui sont contenues dans leurs produits ou qui sont importées, à contrôler et éventuellement interdire 1500 substances à haut risque. Le texte prévoit notamment que les industriels doivent évaluer les risques des substances pour la santé et mettre en commun les résultats de leurs analyses.

Les industriels mettent en avant le coût à charge de l’industrie de l’ordre de ½ milliards d’euros par an. Les promoteurs de REACH rétorquent que cela ne fait que 1/000 eme du chiffre d’affaire de l’industrie chimique et que le coût de l’inaction est beaucoup plus élevé : 50 milliards sur 30 ans de frais de santé.

 

Le débat qui s’annonce est important. Il est sous influence des industriels qui disposent de moyens énormes et poursuivent un lobbying intense depuis un an auprès des parlementaires.

Le parlement votera sur la proposition en première lecture le 17 novembre.

 

Vous pouvez participer à la campagne de soutiens à REACH en vous rendant samedi à 11 heures devant le Beffoi d’Arras avec vos emballages de produites ménagers qui contiennent presque tous des substances chimiques dangereuses .
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  • : Nouvelles d'Europe
  • : Chroniques d'actualité sur l'Union européenne, par François Vié, président du Mouvement Européen Pas-de-Calais.
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Le Mouvement Européen Pas-de-Calais est une association indépendante de tout gouvernement, institution communautaire ou parti politique. Il est non partisan. Sa vocation est d’aider les citoyens à prendre conscience de l’Europe et de la communauté de des
  • Président du Mouvement Européen Pas-de-Calais Le Mouvement Européen Pas-de-Calais est une association indépendante de tout gouvernement, institution communautaire ou parti politique. Il est non partisan. Sa vocation est d’aider les citoyens à prendre conscience de l’Europe et de la communauté de des

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Les chroniques, hebdomadaires, sont diffusées sur radio Pfm, radio associative arrageoise, 99.9 MHz.    

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Sources: Europe-midi (Mouvement européen France), Euractiv, Agence Europe, Fondation Robert Schman, Oui à l'Europe, Sinople, presse quotidienne et hebdomadaire dont Le monde et Courrier international...


L'auteur de la scutpture "L'Europe" est Bernard Vié link

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