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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 09:17
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Les Irlandais ont voté le 3 octobre OUI au traité de Lisbonne par 67 %  des voix et 58% de participation. Ils l’ont fait moyennant de nombreuses concessions des autres Européens :

Les Irlandais sont assurés que le traité de Lisbonne ne conduira ni à l’harmonisation fiscale, ni à l’autorisation de l’avortement, ni à la remise en cause de la neutralité irlandaise. Ils conserveront un commissaire à la Commission.

 

C’est un déblocage de la situation, même si tous les obstacles ne sont pas levés : le Président polonais s’est engagé à signer la ratification en cas de OUI irlandais. Par contre en République tchèque, les irréductibles ne baissent pas les bras. Un groupe de sénateurs amis du président eurosceptique Waklav Klaus a déposé un recours devant la cour constitutionnelle tchèque qui pourrait demander jusqu’à six mois pour être examiné. Le président Klaus en profitera pour retarder sa signature jusqu’à d’éventuelles élections en Grande Bretagne. Et là tout serait à nouveau compromis puisque le parti conservateur donné gagnant a averti qu’il organiserait un référendum, à tous les coups, perdant.

 

Quelles leçons peut-on tirer de l’épisode irlandais ?

 

Tout d’abord il s’agit jusqu’à la caricature, de la démonstration de la perte de l’esprit de solidarité européen. Les débuts de l’Europe institutionnelle ont vu des pays animés d’un esprit de solidarité, chacun plaçant la recherche d’avantages nationaux après l’objectif commun, de construire une communauté d’Etats. Cet esprit a disparu avec la résurgence des égoïsmes nationaux.

L'Irlande  a rejoint la Communauté européenne en 1973. Elle est passée en deux décennies, de la misère à l'opulence. L’Irlande était le pays le plus pauvre d'Europe Elle est devenue le deuxième plus riche de l'Union européenne en produit intérieur brut (PIB) par habitant, après le Luxembourg, au point d’être surnommée le « tigre celtique ». Elle le doit en très grande partie à son entrée dans la Communauté où elle a largement bénéficié de fonds structurels et en a profité pour faire du dumping fiscal et attirer les entreprises aux dépends des autre pays de l’Union.

Les Irlandais ont profité de la Communauté devenue Union européenne. En sont-ils reconnaissants à l’Europe ? A l’évidence non lorsque, en 2008, ils repoussent le traité de Lisbonne par référendum. Il a fallu qu’ils soient frappés par la crise pour découvrir les protections offertes par l’Euro et l’Union, et changer d’avis.

 

La deuxième leçon est que l’Europe ne peut plus avancer si elle s’oblige, pour modifier ses traités, à obtenir  l’accord unanime des Etats membres. Pour obtenir le OUI irlandais l’Union renonce à l’harmonisation fiscale et à la réforme de la Commission, toutes choses lourdes de conséquences. Un pays a, de fait, décidé pour tous les autres.

 

Quel que soit le sort du traité de Lisbonne, il y aura toujours des ajustements nécessaires plus ou moins importants pour adapter l’Union aux circonstances : nouvelles compétences, changement de règles de fonctionnement des institutions, accords internationaux.

Il est indispensable qu’à l’avenir l’Union s’affranchisse de la règle de l’unanimité. De nombreux accords internationaux stipulent que leur entrée en vigueur se fait avec un nombre déterminé de ratifications, sans exiger l’unanimité. Dans un tel mécanisme, le refus par un des pays membres d’un accord acquis par la quasi-totalité des autres, doit poser le problème de la sortie des institutions européennes, du pays réfractaire.

C’est une excellente raison de reprendre la réflexion sur une Constitution pour l’Union européenne.

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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 11:01
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Le parcours interminable du traité de Lisbonne se poursuit.

23 pays ont ratifié le traité mais L’Irlande, la Pologne, la République tchèque et l’Allemagne n’ont pas achevé le processus de ratification.

·       Les Irlandais votent le 2 octobre.

·       En Pologne et en République tchèque, les parlements ont voté pour le traité mais leurs présidents eurosceptiques font attendre leurs signatures.

·       En Allemagne, les deux chambres ont approuvé le texte. Mais à la suite d’un recours, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a été appelée a se prononcer sur la conformité du traité de Lisbonne, à la loi fondamentale allemande. La Cour l’a déclaré conforme mais a demandé qu’une loi garantisse les prérogatives du Parlement allemand. Cette loi vient d’être votée par la chambre haute allemande, ce qui permet au président Horst Köhler de rendre cette ratification définitive.

 

La décision de la Cour constitutionnelle allemande mérite d’être examinée car elle précise la conception qu’a l’Allemagne de l’Union européenne. Elle peut avoir des conséquences importantes pour l’avenir.

 

La Cour demande que le Parlement allemand ait plus de pouvoirs en matière d’intégration communautaire: devoir d’information des parlementaires sur la politique menée par le gouvernement allemand, vigilance en particulier sur les transferts de compétences à l’Union européenne.

Cette demande d’association du Parlement national à la politique européenne n’est pas surprenante. Elle a été anticipée par le traité de Lisbonne qui organise l’association des Parlements nationaux dans le processus européen.

 

La motivation de cette décision a plus de conséquences :

La Cour fait le constat que l’Union a acquis une capacité de décision autonome de plus en plus grande, ce qui l’apparente à certains égards à un état fédéral. Mais la Cour estime qu’il n’y a pas de « peuple européen » représenté sur le principe « un homme, une voix » au Parlement européen. Les peuples de chacun des états y sont inégalement représentés : 1 élu en Allemagne représente 875 000 citoyens contre 67 000 à Malte. En conséquence il y a un déficit « structurel » de démocratie dans l’Union.

Comment concilier la capacité croissante de l’Union de décision autonome et les principes démocratiques ?

La Cour de Karlsruhe tranche en estimant que la légitimité démocratique réside dans les populations de chaque état, et donc dans les états. Ceux-ci doivent respecter leur démocratie interne avant d’exercer en commun leur souveraineté.

On savait que l’Union européenne est une construction originale à mi-chemin entre une confédération d’états et une fédération. La cour précise la conception qu’a l’Allemagne de l’Union européenne, qui s’apparente à la « fédération d’états nations » que proposait Jacques Delors.

 

D’autre part, la Cour estime que le déficit démocratique de l’intégration européenne empêche que des domaines primordiaux soient traités à Bruxelles sans contrôle parlementaire national : le droit pénal, la police et l’armée, le domaine fiscal et les cotisations sociales, le droit de la famille et la religion.

Elle dit que des transferts de compétences à l’Europe dans ces domaines devront nécessiter des révisions de la loi fondamentale allemande.

Ce pourrait être un frein à l’attribution de nouvelles compétences à l’Union et à la construction européenne.

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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 14:23

Depuis le 1er janvier, et pour 6 mois, la présidence du Conseil européen est assurée par la République Tchèque.

 

Cette présidence est bien mal engagée.

Tout d’abord les dirigeants de la République Tchèque ne font pas mystère de leur euroscepticisme. Le président Vaclav Klaus fait tout pour torpiller le traité de Lisbonne, soutenant ouvertement le NON des irlandais. Il refuse tout ce qui, selon lui menace l’ « identité Tchèque ». Il a annoncé qu’il ne hisserait pas le drapeau européen sur sa résidence pendant sa présidence au motif, que la République Tchèque, je cite « n’est pas une province d’ Union européenne ». Le premier ministre, Mirek Topolanek, est lui plus pragmatique, mais néanmoins eurosceptique et antifédéraliste. Ils sont, de plus en conflit l’un avec l’autre.

 

La république Tchèque a annoncé son programme :

·       Une Europe compétitive : renforcement du marché intérieur, sécurité énergétique, libéralisation du marché du gaz et de l’électricité.

·       Une Europe ouverte et sûre : partenariat transatlantique, négociation d’adhésion de la Croatie et de la Turquie, développement de l’espace de sécurité et de justice.

 

Au-delà de ce programme très libéral, la présidence aura à traiter des dossiers pour lesquels elle est mal armée :

·       Crise économique et financière, alors que la République Tchèque ne fait pas partie de l’Euro.

·       Crise institutionnelle : elle devra préparer l’Irlande à voter à nouveau sur le traité de Lisbonne alors qu’elle est le seul pays de l’Union à ne pas s’être prononcé sur le traité. La ratification par le parlement tchèque a été reportée au 3 février et le président Klaus menace de ne pas le signer.

·       Relations avec la Russie : que se passera-t-il si les tentions ressurgissent alors que la République Tchèque défend la mise en place sur son territoire d’éléments du bouclier anti-missile américain ?

·       Partenariat oriental : la république Tchèque aura à mettre en œuvre ce partenariat entre l’Europe et les pays limitrophes de la Russie : Ukraine, Moldavie, Géorgie, Azerbaïdjan, Biélorussie. Cette nouvelle politique de voisinage doit être acceptée de la Russie, à ces frontières.

 

En principe la pratique d’un « trio de présidences » doit assurer la cohérence entre les présidences successives de l’Union. Trois présidences (actuellement la France, la République Tchèque, la Suède) présentent ensemble un programme d’action de 18 mois. Mais la République Tchèque à mal vécu la présidence française avec sa tendance à négliger les petits pays de l’Union. Elle se rappelle aussi la tentative de Nicolas Sarkosy d’obtenir d’être président un an de plus la zone Euro, au motif que ni la République Tchèque, ni la Suède n’en font partie. On peut aussi considérer que le « partenariat oriental » défendu par Prague est une volonté d’équilibrer l’Union pour la Méditerranée voulue par Nicolas Sarkosy. On ne peut donc pas s’attendre à une collaboration étroite entre la France et la République Tchèque pour assurer une transition efficace.

 

La présidence française a montré que seule une présidence de l’Union active et forte peut maintenir l’unité de l’Europe face aux difficultés. Une présidence ouvertement eurosceptique, divisée, inquiète. D’autant plus qu’elle sera suivie, au 2e semestre 2009, par la Suède elle aussi eurosceptique.

 


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1 janvier 2009 4 01 /01 /janvier /2009 11:04

La présidence française de l’Union européenne a pris fin au 31 décembre. Elle est globalement jugée comme un succès.

 

La France avait annoncé 4 priorités : énergie climat, immigration, politique agricole commune, défense. Ce à quoi s’ajoutait la mise en œuvre du traité de Lisbonne, et l’Union pour la Méditerranée, voulue par Nicolas Sarkozy. Rien ne s’est passé comme prévu.

Le 12 juin les Irlandais ont repoussé par référendum le traité de Lisbonne. Surtout sont intervenues coup sur coup deux crises majeures : le 8 août  les Russe envahissaient la Géorgie. En septembre éclatait la crise financière.

 

Nous avons évoqué ces crises dans des chroniques précédentes. Au-delà des résultats obtenus, ce qui marque la présidence française de l’Union Européenne, c’est le rythme et le style qui ont été imposés par Nicolas Sarkosy.

·       Dans la crise géorgienne, il n’a pas attendu d’être mandaté par les chefs d’Etats pour aller négocier à Moscou et Tbilissi un accord qui, s’il n’a pas réglé les questions de fond a permis d’enrayer les hostilités. Une fois l’accord obtenu, il l’a fait avaliser par les 27. La Commission et Javier Solana, responsable de la politique extérieure commune, ont joué les spectateurs.

·       Dans la crise bancaire et financière, le président de l’Union a convoqué successivement des réunions de chefs d’états européens à 4, à 15, à 27. Avec l’appui inattendu de Gordon Brown, des solutions communes ont été trouvées, permettant la réunion du G 20. La commission est apparue singulièrement passive ainsi que Claude Junker, président de l’Eurogroupe.

 

Nicolas Sarkosy a bousculé l’Europe. Son activisme, son style très personnel, sa tendance à s’attribuer le bénéfice des succès européens lui ont attiré des inimitiés. Particulièrement grave est l’écart qui s’est creusé entre l’Allemagne et la France, traditionnel moteur de la construction européenne. Au-delà des tempéraments opposés de Nicolas Sarkosy et d’Angela Merkel, les deux pays se sont affrontés sur l’Union pour la Méditerranée, la crise bancaire, la politique de relance.

Il est toutefois indéniable que la France a bien préparé sa présidence et a assumé son rôle. Des accords ont été trouvés dans tous les domaines : lancement de l’Union pour la Méditerranée, adoption du bilan de santé de la Politique agriculture commune, progrès dans la défense européenne. Dans certains domaines les contenus sont contestables, mais des accords ont été obtenus : Pacte européen pour l'immigration et l'asile et, au dernier Conseil européen, Paquet énergie climat et traité de Lisbonne.

 

Au total Nicolas Sarkosy a multiplié les initiatives intergouvernementales, réunissant les chefs d’états dans des configurations diverses : réunions bilatérales, G4 (Allemagne, Royaume-Uni,  Italie, France), Pays d’Europe centrale et de l’Est, Eurogroupe, Conseils européens extraordinaires. Le président de la Commission, José-Manuel Barroso a accompagné sans prendre d’initiative majeure. Le Parlement, quant à lui, a été ménagé par Nicolas Sakosy, mais cantonné dans ses attributions institutionnelles. Selon les mots de Daniel Cohn Bendit le président du Conseil  « réduit le Parlement au rôle de viagra pour les gouvernements, ce qui n’est pas son rôle »

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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 21:12

Aujourd’hui nous évoquons l a relance de la construction européenne

Depuis les NON français et des Pays-Bas l’Europe patine : budget insuffisant, pas de nouveau projet commun, manque de leadership, montée de l’euroscepticisme, désaccords persistants sur le traité constitutionnel..

 

Comment en sortir ?

Paul Masson

 

François Vié

Il y eu un débat sur

  • relancer par les projets : C’est l’ »Europe par la preuve de Ségolène Royal, Ce sont les nouvelles politiques envisagées pour l’Europe.
  • ou relancer par les institutions, par exemple le traité simplifié de Nicolas Sarkozy pour faire face au plus pressé.

Les deux sont nécessaires.

  • Le temps perdu per l’échec du TCE a fait que de nouvelles priorités apparaissent et nécessitent de nouvelles politiques notamment sur l’écologie.
  • D’un autre côté, mettre en place de nouvelles politiques prend du temps. Quand Ségolène Royal dit que l’Europe sera mieux acceptée lorsqu’elle aura fait baisser le chômage, on risque d’attendre des années. On ne peux pas attendre le résultat de nouvelles politiques pour adapter les institutions.

 

Va-t-on vers un nouveau traité ?

 

François Vié

 

Schématiquement il y a trois options :

  • commençons par celle qui est la moins vraisemblable à court terme. C’est celle d’un processus très démocratique d’élaboration d’un nouveau texte sous forme d’une nouvelle convention ou mieux d’une constituante. Elle est voulue par les verts et la gauche radicale. Elle correspond à un constat assez consensuel après les NON français et Néerlandais au TCE sur la nécessité d’un grand débat avec les citoyens pour rapprocher l’Union des citoyens et lui donner une nouvelle orientation. Ce débat n’a pas eu lieu. de la faute à tout le monde d’ailleurs, ni les tenant du OUI, ni ceux du NON n’ayant vraiment porté une volonté de débat.
  • la deuxième orientation est celle des 18 états qui ont ratifié la Constitution. Ils se sont réunis , avec l’Irlande et le Portugal, à Madrid le 26 janvier. Ils ont déclaré vouloir travailler « sur la base du Traité constitutionnel pour parvenir à un accord sur un texte qui préserve sa substance et ses équilibres ». Ils proposent de ne pas limiter le texte aux aspects institutionnels mais au contraire de le renforcer sur les politiques de l’immigration, de l’énergie, du climat, des critères d’adhésion, de l’espace social.

      C’est aussi la position du parlement européen.

  • la troisième est celle des eurosceptiques : le Royaume Unis, qui est ravi que le NON Français lui ait évité un référendum. Gordon Brown, probable successeur de Tony Blair menace de refuser tout changement, s’il n’obtient pas l’engagement qu’aucune nouvelle Constitution ne soit rédigée. Quand à David Cameron, leader conservateur il va jusqu’à proposer de rendre aux pays certaines compétences de l’Union. La Pologne veut préserver le mode de prises de décision du traité de Nice. Le président Thèque a annoncé dés la signature de la déclaration de Berlin qu’il ne croyait pas à un nouveau traité pour 2009 et le plus récent mauvais coup à un futur traité vient des pays Bas : le gouvernement Néerlandais a fait savoir que pour lui la base d’une nouvelle négociation n’est pas le TCE mais le traité de Nice.

 

Les positions sont donc entrain de s’éloigner les une des autres.

En principe les européens en signant la déclaration de Berlin les chefs d’états et de gouvernements européens se sont mis d’accord sur un calendrier :

  • une « feuille de route pour juin 2007
  • une conférence intergouvernementale aboutissant à un traité (on ne parle plus de Constitution) pour fin 2007
  • une ratification avant les élections de 2009

 

Quelque soit le contenu du futur traité, je pense qu’il faut tenir les délais, quitte à ce qu’une véritable assemblée constituante soit mise en place plus tard pour élaborer une Constitution.

Mais le calendrier sera difficile à tenir.

 

 

Conclusion sur l’avenir de l’Europe ?

 

François Vié

On a vu en cinq émissions que l’Europe est une grande ambition

Conditions :

  • une réforme des institutions plus efficaces et démocratiques : le nouveau traité
  • de nouvelles politiques : énergie, services publics,  immigration, espace social, gouvernance économique, politique industrielle, diplomatie, défense.
  • si nécessaire : faire ce que ne veulent pas faire les anglais au sein un groupe restreint de pays, par exemple dans l’Eurozone. C’est une idée qui progresse.
  • que chaque pays et notamment la France balaie devant leur porte et fasse ses propres réformes sans renvoyer systématiquement ses responsabilités sur l’Europe

 

Si le traité constitutionnel avait été ratifié, il serait entré en vigueur le 1er novembre.

Alain Lipietz dans un article du monde imagine ce qu’aurait pu alors être l’actualité européenne :

  • Le parlement européen aurait voté la totalité des dépenses du budget 2007, y comprit de la PAC.
  • la loi européenne précisant comment les états doivent « fournir et financer » les services publics serait examinée par le parlement.
  • des initiatives législatives citoyennes  seraient lancées sur les OGM, le nucléaire ou les lois sociales.
  • Les parlementaires auraient déposé un premier amendement à la Constitution pour l’améliorer.
  • la charte des Droits fondamentaux serait devenue contraignante, ce qui aurait empêché par exemple en France le projet de « Contrat première embauche »

 

L’Europe a perdu du temps. Il faut relancer d’urgence son approfondissement.

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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 21:10

Aujourd’hui nous parlons de l’Europe face aux enjeux mondiaux

L’Europe peut-elle agir sur le monde ?

A quel enjeux doit-elle faire face ?

A-t-elle une vocation particulière ?

 

L’Europe peut-elle agir sur le monde ?

François Vié

Oui l’Europe a des moyens. rappelons-les

  • La politique commerciale commune qui lui permet de défendre ses entreprises , de passer des accords commerciaux, mais qui pourrait lui permettre de défendre à l’OMC des clauses favorables aux pays pauvres.
  • L’Euro qui devient une monnaie majeure de transactions commerciales et de réserves
  • Les politiques de l’environnement (rappelons-nous que ce sont les européens qui ont été les principaux promoteurs de Kyoto) de la pêche, des transports, de la recherche.
  • L’aide au développement. L'Union européenne - Etats membres et Communauté confondus - fournit 55% du total mondial de l'aide publique au développement, ce qui en fait de loin le premier bailleur de fonds aux pays en développement.
  • La politique extérieure et de sécurité commune. elle n’en est qu’à ses débuts mais l’Europe s’implique dans des actions civiles ou militaires de gestion de crises ou de maintien de la paix en Bosnie, au Congo, en Macédoine, en Irak, en Palestine, en Indonésie, en Géorgie.
  • L’influence de ses membres dans les domaines de la culture, des droits de l’homme. Les européens ont été les principaux défenseurs de la Convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle, du Tribunal pénal international.
  • La présence des européens dans les organisations internationales : Deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies ; Si les pays européens se réunissaient au sein du Conseil du FMI, ils auraient la plus forte contribution et les plus influents.

 

L’Europe est donc présente, même si ses désaccords internes l’empêchent d’avoir un rôle de puissance. Rappelons qu’elle serai plus forte avec les dispositions prévues par le Traité Constitutionnel Européen : présidence permanente, ministre des affaires étrangères, personnalité juridique de l’Union, politique extérieure et de sécurité renforcées, coopération renforcée dans le domaine de la défense.

 

Paul Masson

 

 

A quel enjeux doit-elle faire face ?

François Vié

On peux mentionner les plus importants :

  • Le réchauffement climatique : C’est probablement une des prochaine nouvelles compétences de l’Union. L’Europe a mis en place son marché des doits d’émission. Le Conseil européen a pris des engagements forts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’enjeux maintenant est de négocier l’après-Kyoto.
  • L’énergie, et plus largement hausse des matières première. Le réchauffement mais aussi les menaces sur les approvisionnements énergétiques imposent à l’Europe d’avoir une politique commune.
  • Bouleversement de la donne économique mondiale. Le réveil de la Chine et de l’Inde bousculent déjà le commerce mondial. Dans 50 ans la Chine sera la deuxième puissance économique derrière les Etats Unis.
  • La démographie et les inégalités de développement. Entre 2000 et 2050 la population de l’Afrique va plus que doubler et celle de l’Europe va diminuer. La pression migratoire sera forte entre le sud et le nord de la Méditerranée. Par ailleurs l’immigration sera nécessaire à l’Europe pour des raisons économiques. Ce qui pose les questions du développement des pays pauvres, des politiques d’immigration et d’asile et de l’évolution de nos sociétés plus multiculturelles qu’aujourd’hui.
  • L’eau : L’Europe n’est pas la plus menacée par de manque d’eau mais les conflits pour l’eau surgiront en méditerranée et en Afrique, c’est à dire aux frontière de l’Europe.
  • Les risques monétaires : les déficits permanents américains, les réserves croissantes de la Chine font courir des risques à l’économie mondiale. Les politiques de change sur les grandes monnaies mondiales ont des conséquences directes sur nos économies.
  • La paix : le terrorisme, la prolifération nucléaire, les conflits liés au sous-développement, à l’eau, à la terre, aux nationalismes.

 

Au-delà de ces enjeux thématiques, il faut rappeler deux questions de fond :

  • quelle gouvernance mondiale faut-il mettre en place ?
  • comment encadrer le fonctyionnement de l’économie et éliminer les effets pervers d’une économie mondialisée.

 

Ce ne sont pas les pays européens pris isolément qui y feront face, surtout si l’on considère leur inévitable recul relatifs en termes démographiques et économique.

 

Paul Masson

 

 

L’Europe a-t-elle une vocation particulière ?

François Vié

 

On peut le penser en se référant par exemple à ce que décrit Jerémy Rifkin dans son livre « le Rêve européen » ou il fait un parallèle avec le rêve américain.

  • une culture de la qualité de la vie par opposition à l’accumulation de richesses.
  • une place importante apportée aux biens communs et aux solidarités envers les plus fragile, contraire au gout de la réussite individuelle.
  • une association volontaire d’états à l’opposé des logiques d’empire dominé par un centre.
  • la résolution des conflits par la prévention et le droit plutôt que par la force.
  • une la recherche d’un monde multipolaire et régulé de préférence à une puissance hégémonique.

 

Mais ce modèle tarde à s’imposer et il pourrait être pris de vitesse par l’accélération de la compétition internationale, la perte inévitable de poids démographique et économique de l’Europe, l’apparition de modèles concurrents dans les pays émergeants, la résurgence des nationalismes y compris au sein de l’Europe.

 

Si l’Europe compter et imprimer sa marque, la relance de sa construction devient une urgence.

 

Paul Masson

 

Demain nous avons prévus d’échanger sur le thème

* Comment sortir de la crise

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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 21:08

Aujourd’hui nous parlons d’Europe économique et de mondialisation

Les français souffrent de la morosité de l’économie, de la pauvreté pour une part d’entre eux, des inégalités et surtout du chômage. Deux responsables sont souvent évoqués

* l’Europe via l’Euro et la BCE

* La mondialisation, c’est notamment la question des délocalisations

Je vous propose que l’on se pose les questions :

- la langueur de l’économie française est-elle imputable à l’Europe.?

- que fait l’Europe ?

- l’Europe a-t-elle une stratégie mondiale notamment vis à vis des délocalisations ?

 

La langueur de l’économie française est-elle imputable à l’Europe.?

 

Paul Masson

 

 

François Vié

Il faut d’abord rappeler ce qui dépend de l’Europe et ce qui dépend des états.

Les états disposent des politiques de l’emploi, sociales, fiscales, budgétaires ( dans les limites du pacte de stabilité)

L’Europe agit sur le marché intérieur (surveillance des règles de concurrence), le commerce international, la politique monétaire.

 

Euro et de la BCE sont-ils responsables ?

NON si l’on remarque que :

  • les pays de la zone Euro ont des taux de croissance très variables (5.3 % en Irlande, 4% en Suède, 3.8 en Espagne, 1.7% au contraire en Italie). Or, ces pays sont soumis aux mêmes contraintes. On doit en conclure que les politiques de l’emploi, sociales, budgétaires et fiscales qui sont aux mains des états ont beaucoup plus d’importance que les contraintes de l’Euro.
  • L’Euro n’est pas responsable de l’inflation : au contraire elles est maintenu à 2% environ.
  • L’Euro apporte des avantages : taux d’intérêts faibles (il y a 10 ans les taux longs étaient supérieurs de 2pts / aujourd’hui) , suppression des fluctuations monétaires, simplification des 2/3 de nos exportations que nous faisons en Europe… .
  • L’euro n’est pas responsable du chômage : dans les 10 ans qui ont précédé l’Euro il y a eu 5milloions d’emplois créés dans l’Europe des 15, et dans les 10 ans qui ont suivi, 12 millions d’emplois.
  • Les citoyens veulent une Europe qui les protège. L’Euro protège les économies nationale au point que certains états en profitent pour accumuler les déficit et les dettes:. Avant l’Euro, le creusement des déficits, l’alourdissement de la dette, les déficits commercial et des payements étaient sanctionnés par les marchés. La monnaie était attaquée et devait être dévaluée. Aujourd’hui, les économies nationales laxistes ne supportent pas les inconvénients monétaires de leur politique car elles sont protégées par l’Euro.. En France, la dette publique qui représentait 35% du PIB en 1991 et est passée à 67% du PIB en 2006. Le déficit commercial atteint des records : 0.6% du PIB en 2006. Dans ces conditions, sans l’Euro, le Franc aurait été dévalué depuis longtemps.

 

La conclusion, c’est que ce sont les politiques nationales qui sont premiers responsables.

Ceci dit, les européens commencent à endiguer le chômage : Les chiffres d’Eurostat confirment l’amélioration de l’emploi dans toute l’Europe : le taux de chômage est passé de décembre 2005 à décembre 2006 de 8.4 à 7.5 dans la zone Euro et de 8.5 à 7.6 pour l’Europe à 25.

 

Que fait l’Europe ?

 

Paul Masson

 

François Vié

L’Europe a une stratégie dite stratégie de Lisbonne :qui a été définie en mars 2000

L’objectif stratégique a été fixé de faire de l’Union européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

recherche et développement, réformes structurelles pour renforcer la compétitivité et l’innovation ; achèvement du marché intérieur ;

moderniser le modèle social européen en investissant dans les ressources humaines et en luttant contre l’exclusion sociale ;

entretenir les conditions favorable par les politiques macroéconomiques.

Le Conseil européen de Göteborg des 15 et 16 juin 2001 a ajouté une dimension environnementale

 

Le problème est qu’il s’agit d’exercer une compétence européenne mais seulement de coordonner des politiques nationale. Et le résultat est très décevant malgré quelques progrès. selon le tableau de bord européen de l’innovation paru le 22 février, l’Europe serait en train de combler son retard par rapport au Japon et aux Etats-Unis.

 

L’Europe a-t-elle une stratégie mondiale notamment vis à vis des délocalisations ?

 

Paul Masson

 

 

 

 

François Vié

Je voudrai d’abord rappeler que le tissus économique est en constante adaptation. Chaque jour, il y a en France 10 000 suppression d’emplois et 10 00 création d’emploi. C’est le nombre d’emploi qu’il est prévu de supprimer chez Airbus en plusieurs années. Si l’on veut que le tissus économique s’adapte il faut admettre qu’il y ait des suppression d’emploi, par contre il faut évidemment qu’il y ait plus de création que de destruction, et il faut que ce soit pas des drames pour les salariés concernés. D’où l’idée en vogue que ce sont les salariés qu’il faut protéger et pas les emplois eux-même (la flexisécurité)

La deuxième chose est que les délocalisations, c’est à dire les emplois supprimés en France pour être recréés ailleurs ne représentent qu’une petite part des destructions d’emplois (de l’ordre de 5%).

La troisième est que des investissements à l’étranger, plutôt qu’en France peuvent créer de l’activité, y compris dans notre pays. Si l’Allemagne bat des records à l’exportation alors que la France est en déficit, c’est en partie parce qu’elle intègre dans ses produits une proportion de composants achetés à bas cout dans les nouveaux pays industrialisés une deux fois plus importante que la France.

 

Ceci dit mon propos n’est pas de me résigner aux délocalisations mais de les ramener à leur juste proportion. Il faut luter contre les délocalisation, principalement dans le domaine industriel.

Deux procès sont faits à l’Europe.

  • En interne elle ne lutte pas contre les dumpings fiscaux et sociaux. De timides progrès sont en vue pour déterminer des bases fiscales communes pour l’impôt sur les sociétés. Mais l’unanimité est requise pour décider en matière fiscale et les ex-pays de l’Est, l’Angleterre et l’Irlande bloquent.
  • En externe elle n’a pas de politique industrielle. L’Europe ne protège pas ses entreprises même lorsque ses missions s’apparentent un service public. C’est ce qui est récemment arrivé à Euronext racheté par les le New York Exchange.

Ce sont deux questions importantes à résoudre : il faut faire converger les politiques sociales et fiscales et défendre les entrepriseseuropéennes.

 

 

 

Quelles orientations faut-il prendre pour assurer prospérité économique et justice sociale ?

 

Paul Masson

 

 

François Vié

Gordon Brown, qui va bientôt succéder à Tony Blair a fait une déclaration fracassante. Je vous la lit : Pendant des décennies on a cru que les nations européennes allaient passer d’une intégration économique nationale à une intégration économique européenne, de flux de capitaux nationaux à des flux de capitaux européens, de firmes nationales à firmes européenne; Eh bien aujourd’hui, c’est mondial, pas européens »

C’est dire la gravité des désaccords entre les pays européens entre ceux qui comme Gordon Brown veulent laisser faire les entreprises et ceux qui veulent renforcer l’Europe

 

Jacques Delors a proposé récemment que l’eurozone devienne une coopération renforcée avec un budget propre et un fond d’intervention conjoncturel .Ce serait une manière de concrétiser l’idée de « Gouvernement économique » en complément de la BCE.

Les autres pistes :

Mettre en œuvre l’agenda de Lisbonne (Investir sur la recherche et l’enseignement supérieur)

Mettre en œuvre l’Europe sociale : critères de convergence sociaux pour éviter la concurrence entre état et préserver leur fiscalité.  

Une idée qui fait son chemin : renforcer la protection de nos entreprises, au moins à hauteur de ce que font les grand concurrent que sont les Etats-Unis, le Japon, la Chine, l’Inde.

 

Demain et les jours suivants nous avons prévus d’échanger sur les thèmes suivants

* L’Europe dans le monde

* Comment sortir de la crise

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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 21:06

Nous avons lancé cette confrontation de points de vue hier en tentant de faire un bilan de 50 ans d’Europe. Aujourd’hui nous parlons d’Europe sociale pourquoi ?

 

Paul Masson

 

François Vié

L’Europe sociale est un thème qui s’est imposé dans la campagne référendaire en particulier à gauche. Mais il faut rappeler que le domaine social n’est pas de la compétence de l’Europe. L’Europe des gens, des tirailleurs dans leur entreprises etc… évidemment ça existe, mais la sécurité sociale, l’emploi, les politiques familiales, les retraites, le code du travail, tout cela est de la compétence des états. Le terme Europe sociale est une revendication mais jamais ces compétences ne seront transférées à l’Europe et d’ailleurs personne ne le demande.

Alors le social est –il ignoré des politiques européennes ?

Non

D’abord parce que l’Europe a déjà fait beaucoup dans ce domaine, dans un soucis d’harmonisation progressive des législations mais sans remettre en cause le caractère national de ces compétences : plus de 90 directives et règlements ont été pris sur des sujets aussi divers que l’égalité hommes-femmes, le temps de travail, la lutte contre l’exclusion sociale, le dialogue entre partenaires sociaux, la santé et la sécurité des travailleurs, les comités d’entreprise européens, les licenciements collectifs, les retraites et la sécurité sociales des travailleurs qui se déplacent dans l’Union etc…

D’autre part l’Europe dispose d’une « Stratégie européenne pour l’emploi » Mais elle est mise en œuvre selon le principe d e la « méthode ouverte de coordination » c’est à dire une coordination non contraignante pour les états.

Le TCE lui-même contient des avancées sociales inscrites dans les valeurs et les objectifs de l’Union, la charte des droits fondamentaux, la reconnaissance des services publics. Ceci étant dit non pas pour relancer la polémique mais pour expliquer que la préoccupation sociale  existe d’ores et déjà dans les politiques européennes et que nous avons, sur la base du TCE des possibilités d’avancer.

 

Aujourd(hui le domaine social prend un relief nouveau du fait d’une part des élargissements et d’autre part de la mondialisation.

L’élargissement s’est fait à des pays au plus faible niveau de vie et par ailleurs de tendance plus libérale et moins soucieux d’harmonisation que les pays fondateurs. Aux principes d’harmonisation des politiques a succédé celui de la concurrence entre état y compris dans les domaines de la fiscalité et des charges sociales. C’est le principe du dumping fiscal et social, chacun s’efforçant d’attirer les entreprises en baissant les impôts et le cout du travail.

La mondialisation nous met en concurrence avec des pays à bas cout de main d’œuvre, mais nous en parlerons demain.

 

Peut-on concilier l’Europe, qui a avant tout des préoccupations économiques, et les nécessités sociales ?

Paul Masson

 

François Vié

Tout d’abord un rappel : c’est d’abord aux pays dont c’est la compétences d’améliorer l’efficacité de leurs politiques sociales. Selon Eurostat Les dépenses sociales en France représentent 31.2% du PIB, moins que la Suède (32.9%) mais plus que le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande, pays ou l’Etat providence est une tradition bien ancrée. La France a des efforts à faire.

 

Ensuite il est clair que les règles du marché unique, de la libre circulation des travailleurs et des capitaux doivent s’accompagner d’une convergence des normes sociales en Europe.

C’est une idée qui progresse malgré les oppositions très fortes de certains états .

La France a présenté au conseil des ministres européens des affaires sociales le 22 février, avec 8 autres pays, un texte réclamant l’adoption d’un système de normes sociales minimales applicables dans l’Union. Le Portugal et la Finlande appuyés par la Suède ont eux aussi fait des propositions, et le Conseil des ministre a adopté un texte affirmant la nécessité de renforcer la dimension sociale de l’union.

Les 18 états qui ont approuvés le TCE et qui veulent une sotie de crise « par le haut » ont déclaré le 26 janvier dernier vouloir renforcer dans le futur traité les politiques de l’union sur l’espace social européen. Il est probable que le nouveau traité comprendra une partie qui se substituera à la partie 3 du TCE sur les politiques et qui comprendra un volet social.

Des propositions apparaissent : Jacques Barrot propose un modèle social européen fondé sur la participation, la « flexisécurité » (c’est à dire la protection des personnes de préférence à la protection des emplois) et le service universel.

Je ferai volontiers mienne une phrase du rapport « une nouvelle Europe sociale » du Parti socialiste européens : je site « l’avenir consiste à lancer les réformes adaptées et de faire en sorte que la compétitivité économique, la durabilité environnementale et la justice sociale se renforcent mutuellement au lieu de s’exclure »

La question est donc à l’ordre du jour. Le problème réside dans la capacité des européens à se mettre d’accord sur ces politiques nouvelles.

 

Et concernant les services publics ?

 

Paul Masson

 

François Vié

L’enjeux d’actualité est celui de la mise en place d’une directive sur les services économiques d’intérêt général.

Des initiatives sont actuellement prises au sein du Parlement Européen. Le groupe socialiste a élaboré une proposition de directive cadre qui est soutenue par les verts et le GUE (groupe unitaire européen).

Cette idée progresse.

La difficulté est celle de l’absence de base juridique pour une telle directive. Rappelons que le TCE propose une telle base en stipulant que les SIEG échappent peuvent déroger aux règles du marché et en prévoyant une loi européenne sur les services publics.

Notons aussi des progrès ponctuels comme la directive sur les transports urbains qui laisse le choix aux collectivités locales du mode de gestion public ou privé de leur réseau de transports.

 

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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 21:03

Le cinquantenaire du traité de Rome a été célébré ce 25 mars par les chefs d’Etats européens à Berlin. Il y eu des fêtes à Berlin, à Rome, à Bruxelles. Aucune à Paris. Alors nous allons essayer de faire le point sur l’Europe à travers cinq émissions cette semaine. Et avec des points de vue contradictoires portés par

·            François Vié, membre du Mouvement européen défenseur d’une Europe fédérale et, en son temps du             OUI au TCE, et

·            Paul Masson, membre d’Attac, opposé à une Europe libérale et qui a défendu le NON.

 

Tout d’abord une première question :

 

L’Europe pour vous c’est quoi ?

 

François Vié

Tout d’abord je voudrai dire que l’Europe est un projet formidable. Dans le Nord de la France, nous sommes tout prés des belges, des anglais, des hollandais , des allemands.  Eh bien lorsque nous leur rendons visite, ce qui n’est pas donné à tout le monde, on ne peut être qu’enthousiasme de découvrir la diversité des gens et des pays, la richesse des contacts. Rien que penser que tout ce monde échange, coopère dans des politiques communes, à les mêmes valeurs démocratiques, voyage, va étudier chez le voisin, peut travailler ou il veut, c’est magnifique. Je me désole de la morosité ambiante à l’égard de l’Europe, qui est largement due à des causes qui lui sont extérieure, je suppose qu’on en reparlera.

 

Paul Masson

 

 

 

Quel bilan tirez-vous des 50 ans de construction européenne ?

 

François Vié

 

Alors, un bilan, c’est difficile à faire en quelque mots :

  • la paix : la paix entre la France et l’Allemagne est largement imputable à la volonté des Etats-Unis, à leur aide financière. N’oublions pas que les Etats-Unis ont conditionné l’aide de Plan Marshal à l’union des européens. Puis il y a eu l’OTAN qui a réuni les européens. Mais la CECA, le marché commun, l’Union européenne, ont conforté la paix en créant des solidarités qui rendent désormais les conflits impossibles. La mise en place de la politique extérieure et de sécurité commune n’en est qu’à ses débuts, mais l’Europe s’implique dans des actions civiles ou militaires de gestion de crises ou de maintien de la paix en Bosnie, au Congo, en Macédoine, en Irak, en Palestine, en Indonésie, en Géorgie.
  • la démocratie : L’Europe a consolidé la démocratie en intégrant l’Espagne, le Portugal , la Grèce qui sortaient de dictatures. Le respect des valeurs démocratiques est une condition pour appartenir à l’Union et en rester membre. Aujourd’hui, l’Europe est un exemple. La perspective d’une entrés dans l’Union (c’est le cas de la Turquie) ou de lui être associé amène des pays voisins à mieux respecter les droits de l’Homme et un état de droit.
  • la prospérité économique : Le marché unique a favorisé les échanges. L’Euro a mis fin aux dévaluations, a permit une baisse des taux d’intérêt, imposé une convergence budgétaire aux états. La politique commerciale commune permet à l’Europe de parler d’une seule voie dans les négociations commerciales internationales. La situation économique est inégale du fait de politiques économiques différentes entre états, mais le niveau de vie continue de progresser. Ceci dit l’Europe a du mal a s’adapter à la nouvelle donne économique mondiale. Elle n’a pas de politique industrielle. Avec une croissance inférieure de moitié à la croissance mondiale, elle perd rapidement de son influence dans le monde.
  • la création d’un espace européen : Les échanges, Erasmus, la citoyenneté européenne, la démocratisation , insuffisante, des institutions ont fait progresser le sentiment d’appartenance à l’Europe. Les politiques de solidarités – Politiques agricoles communes, fonds structurels – ont renforcé l’unité de l’Europe mais ces priorités sont aujourd’hui contestées face aux nouveaux besoins d’investissement dans l’innovation, l’éducation, la recherche.
  • Nous n’avons pas le temps d’aborder les domaines de l’espace de justice et de sécurité commune, de la pêche, de l’environnement, des transports etc…
  • Au total le chemin parcouru est considérable. L’Europe est un mode original d’association des états et des peuples européens, qui n’est pas une fédération puisque le pouvoir reste aux états mais avec une composante fédérale avec d’importantes délégation de souveraineté.

 

Paul Masson, même question ?

 

 

 

Que pensez-vous de la déclaration de Berlin ?

 

François Vié

Elle manque complètement de souffle parce qu’elle est le reflet des discentions entre pays européens :

  • l’Euro est mentionné au détour d’une phrase parce que l’Angleterre ne voulait pas en parler.
  • Le mot d’élargissement n’est pas prononcé parce qu’il y a un total désaccord sur la Turquie,
  • On parle de développement interne pour ne pas parler d’approfondissement de l’Union.
  • On parle de bases communes rénovées pour ne pas parler de constitution ni même de réforme des institutions, et sans mentionner la question du budget ou de nouvelles politiques.
  • Les points positifs est l’annonce de politiques nouvelles dans les domaines de l’énergie et du climat.
  • Un autre point positif est l’annonce de bases communes rénovées, c’est à dire en clair d’un nouveau traité avant les élections européennes de 2009. Et encore sur ce point, à peine le sommet achevé déclarait que l’objectif de 2009 lui paraissait intenable. C’est dire qu’il sera très délicat pour Engéla Merkel de mettre au point une feuille de route pour le Conseil Européen de juin prochain et pour la présidence portugaise de préparer un nouveau traité avant fin 2007, comme cela est espéré.

 

Paul Masson

 

Est-ce à dire que l’Europe est en crise ?

 

François Vié

Aujourd’hui, l’Europe est en crise : Elle n’est pas en panne puisqu’elle continue de fonctionner . Mais elle n’arrive pas à choisir entre l’Europe économique et constamment élargie voulue par le Royaume –Unis et au contraire une Europe approfondie avec des institutions renforcées et de nouvelles compétences voulue par une majorité d’états continentaux.

Le manque de lisibilité du projet européen entraine un défaut d’adhésion des citoyens. Les résultats sont que populisme progresse dans la population de même que le repli des états sur les intérêts nationaux au dépends des intérêts généraux des européens.

Il ne faut pas pour autant désespérer. L’Europe a surmonté des crises aussi graves. Le sentiment d’adhésion à l’Europe s’amoindrit mais reste fort. Même les français, qui ont révélé la crise en votant NON au référendum se sentent fiers d’être européens (71% selon l’Eurobaromètre) et pensent que c’est une bonne chose d’appartenir à l’Europe ( 74 % selon un sondage La Croix-CSA).

 

Paul Masson

Voilà pour cette première confrontation de points de vues

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* L’Europe sociale

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* Comment sortir de la crise

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23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 20:28

C’est le nom pris par le traité réformateur conclu à Lisbonne les 18 et 19 octobre.

 

Il fait suite à l’échec en 2005 de la ratification du Traité Constitutionnel Européen, dû notamment aux NON des français et des Néerlandais. Ce nouveau traité amende les deux traités fondateurs de l’Europe, pour améliorer les institutions et le fonctionnement de l’Union et notamment faire face à l’élargissement à 27 pays.

 J’ai consacré la chronique nouvelles d’Europe du mois de septembre au contenu du traité réformateur, et je n’entrerai pas dans le détail, mais, actualité oblige, il nous faut en reparler.

 

En résumé : ce traité est un compromis entre les positions des 18 pays qui ont ratifié le traité constitutionnel et ceux qui l’avaient refusé ou ne s’étaient pas prononcés.

Les modifications constitutionnelles proposées dans le projet de constitution s’y retrouvent : présidence stable de l’Union, ministre des affaires étrangères (qui change de nom et devient haut représentant), prise des décisions au Conseil à la double majorité, réduction de la taille de la commission, élargissement du nombre de domaines en codécision entre le Conseil et le Parlement européen, personnalité juridique de l’Union.

Il s’agit de dispositions qui permettent à l’Union de mieux fonctionner à 27 et de faire des avancées importantes en termes de démocratie et de droits des citoyens : augmentation des droits du Parlement, droit d’initiative citoyenne, meilleur contrôle des parlements nationaux, valeur juridique de la Charte des droits fondamentaux, protocole sur les services publics.

Une des avancées importantes est que, désormais, le Parlement élira le président de la commission, c’est à dire que les partis lors des élections européennes présenteront en même temps que leur programme, leur candidat.

 

Trois reculs toutefois importants par rapport au Traité Constitutionnel :

·          Perte d’ambition politique :Les symboles d’une intégration politique tels que l’appellation « Constitution », les termes « loi européenne, ministre des affaires étrangères, le drapeau, l’hymne , la devise disparaissent. Le nouveau texte ne donne pas la même impulsion politique qu’une constitution.

·          Perte de clarté : on perd l’avantage d’un texte unique qui se substituait aux traits antérieurs. Malgré les critiques faites au TCE, c’était un texte qui était beaucoup plus lisible pour les citoyens,..

·          Recul de l’unité de l’Europe : Le Royaume-Uni a obtenu de ne pas devoir respecter la Charte des Droits Fondamentaux (la Pologne aussi mais la nouvelle majorité parlementaire élue ce week-end a indiqué qu’elle accepterait la Charte). Le Royaume-Uni a aussi obtenu de nombreuses dérogations en matière de justice et d’affaires intérieures (police). Ces exceptions s’ajoutent à sa non-participation à l’Euro et à l’espace Schengen.

 

En bref, un traité qui permet de sortir de la crise institutionnelle mais qui témoigne d’une certaine perte de volonté d’intégration politique de l’Europe qui est de mauvais augure face à l’importance des problèmes auxquels l’Europe a à faire face.

 

 

S’agit-il du traité simplifié de Sarkosy ?

 

Non Sarkozy proposait un traité simplifié, c’est à dire réduit à la partie 1 du TCE :

·       pas de partie 2, c’est à dire pas de valeur contraignante de la Charte des Droits Fondamentaux.

·       pas de partie 3 c’est à dire renoncer à certaines améliorations notamment en matière d’action extérieure et de services publics.

·       pas de partie 4 c’est à dire pas d’amélioration des modalités de révision.

Heureusement que l’on en n’est pas resté là.

 

Ratifications

 

Le traité de Lisbonne élimine l’équivoque d’un super-état européen. Ce qui explique que les chefs d’états ont tous annoncé leur intention de ratifier par voie parlementaire. Seule l’Irlande est obligée constitutionnellement de ratifiée par référendum.

Objectif : entrée en vigueur au 1er janvier 2009 pour une application lors des élections européennes de juin 2009 et la désignation d’une nouvelle Commission.

 

Les français qui ont voté NON au TCE vont être frustré de référendum

 

Oui mais le référendum est-t-il adapté à ce type de ratification ?. On en connaît le défaut majeur : les citoyens ne répondent pas à la question posée. On l’a vu en 2005 où de nombreux électeurs ont voté non au pouvoir, et même ceux qui ont voté sur l’Europe n’ont souvent pas voté pour ou contre le texte qui leur était proposé.

Nous sommes en démocratie représentative. La ratification par le parlement est démocratique.

On peut ajouter que distribuer un texte incompréhensible aux citoyens pour leur demander leur avis serait absurde.

Ce dit il est regrettable que le nouveau traité n’ait pas fait l’objet d’un large débat avec les populations. La phase de réflexion depuis 2005 n’a pas comporté de débats avec les citoyens. On aurait pu imaginer que la télévision, la parlement débatte de façon approfondie. Ce n’a pas été le cas.

La meilleure solution aurait été que la ratification soit acquise au moyen d’un référendum européen. Un fait significatif : Hélène Flautre, députée européenne que nous connaissons bien, l’a proposé en séance du Parlement Européen. Cette proposition n’a pas été mise au vote du fait de l’opposition du groupe GUE - NGL (communiste et antilibérale) Ce qui signifie qu’il y a une gauche radicale qui a des réflexes nationaux et qui refuse une Europe intégrée, même aux dépens du renforcement du pouvoir politique face à l’économie libérale.

 

J’espère quant à moi que les deux ans écoulés depuis 2005 ont fait apparaître  aux européens de bonne foi qui ont voté NON en 2005 que certains arguments de la campagne référendaire étaient infondés :

·       Le traité constitutionnel qui fige les politiques dans le bronze : en fait il suffit de l’unanimité au conseil et de l’approbation des Etats pour modifier les politiques

·       Le plan B : on a vu qu’il n’y avait pas de solution de rechange toute prête et que les nouvelles négociations ont conduit à un nouveau traité, en recul sur le précédent.

·        Le traité constitutionnel qui était censé être ultralibéral : En fait il ne l’était pas plus que le traité de Rome. Au contraire, la relance d’une Europe politique donne des moyens pour mieux encadrer l’économie libérale.

 

Pour une fois on peut être d’accord avec Gordon Brown : ne plus dépenser sur les institutions et se consacrer aux politiques, notamment de nouvelles politiques apportant des résultats aux européens.

 

 

 

Les grands débats à venir

 

Ils ne manqueront pas. Un « Comité des sages » va d’ailleurs être nommé pour réfléchir à ce que devra être l’Europe dans 20 ou 30 ans et aider à définir de nouveaux objectifs.

 

 L’Union Européenne se veut le porte parole au niveau mondial du débat sur la mondialisation dans trois domaines : les institutions internationales, l’innovation et l’éducation, le changement climatique. Une déclaration sur la mondialisation sera adoptée au Conseil européen de décembre.

 

D’autre débats sont propres à l’Europe :

·       Redéfinition des politiques communes, notamment de la PAC

·       Réforme du financement de l’Union

·       Révision de la stratégie de Lisbonne et mondialisation économique

·       Révision du marché unique et le principe de préférence communautaire

·       Le renforcement institutionnel et politique de la zone Euro

·       Les frontières de l’Europe

·       Les nouvelles politiques communes en projet: recherche, climat, immigration.

 

On voit qu’il y a du travail en perspective. Les améliorations du traité de Lisbonne seront précieuses pour faciliter les prises de décisions.

 

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Les chroniques, hebdomadaires, sont diffusées sur radio Pfm, radio associative arrageoise, 99.9 MHz.    

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Sources: Europe-midi (Mouvement européen France), Euractiv, Agence Europe, Fondation Robert Schman, Oui à l'Europe, Sinople, presse quotidienne et hebdomadaire dont Le monde et Courrier international...


L'auteur de la scutpture "L'Europe" est Bernard Vié link

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